Les envies rentrées du monde bancaire

Manger ou être mangées, tel est le dilemme devant lequel, à les entendre, les grandes banques européennes seraient placées. Certes, elles ne font pas le poids devant les mastodontes américains qui font la loi sur les marchés, ni en terme de capitalisation boursière, ni de retour sur capitaux propres (ROE). Mais la concentration qu’elles voient comme recours en ces temps de vache maigre question rendement rencontre de gros obstacles. Question vocabulaire, elles préfèrent d’ailleurs parler de « consolidation » pour ne pas rebuter.

L’État grand protecteur des banques

Quand ils veulent, ils peuvent ! En Europe, les banques devraient être en cas de besoin renflouées par les actionnaires et les déposants les plus fortunés selon le principe du « bail-in » (sauvetage de l’intérieur), et non du « bail-out » (par les contribuables), mais il y a de bonnes raisons d’y déroger. Dans plusieurs pays, ces derniers continuent d’être mis à contribution par les gouvernements.

Les banques européennes pas tirées d’affaire

C’est entendu, la Deutsche Bank est la grande malade du système bancaire européen et les autorités ne savent pas quoi en faire. Avec une banque de cette taille, les bricolages ne suffisent pas. Un projet de fusion avec la deuxième grande banque privée, Commerzbank, la moins mal en point des deux plus importantes dans laquelle l’État a déjà dû prendre 15% des parts, a été longuement étudié mais il a dû être abandonné. L’ensemble n’apportait aucune garantie de sortir du drame constitué mais créait des complications supplémentaires, laissant sur le carreau dix milles employés.